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Psychédélique(s) étudié(s) : 2C-B, 5-MeO-DMT, Ayahuasca, DMT, DOI, DOM, Ibogaïne, Kétamine, LSD, MDMA, Mescaline, NBOMes, Psilocybine, Salvia divinorum
Publiée le 24 janvier 2022
Type : Revue
Auteurs : Benjamin Kelmendi, Alfred P. Kaye, Christopher Pittenger, Alex C. Kwan
Résumé :

Les psychédéliques sont des composés qui modifient la conscience en agissant sur les récepteurs de la sérotonine dans le cerveau. Le terme ‘psychédélique’, du grec pour ‘qui manifeste l’esprit’, fait référence aux effets subjectifs de ces substances et a été proposé pour la première fois par Humphry Osmond en 1956. D’autres termes ont été utilisés pour souligner différents aspects des expériences psychologiques produites, tels que hallucinogènes (perceptuels), enthéogènes (spirituels), et empathogènes ou entactogènes (socio-émotionnels). Cette diversité terminologique reflète l’existence de centaines de composés psychédéliques potentiels avec un large spectre d’effets comportementaux et neurobiologiques.

Des données récentes sur l’efficacité des psychédéliques pour traiter les maladies mentales ont conduit à un regain d’intérêt pour leurs effets neurobiologiques. Cet article d’introduction a pour but de fournir aux personnes intéressées par le domaine des psychédéliques un aperçu concis et accessible des données scientifiques.

Objectif :

L’objectif de cet article d’introduction est de fournir aux personnes intéressées par le domaine des psychédéliques un aperçu concis et accessible des données scientifiques actuelles, couvrant leur chimie, leurs mécanismes d’action, leurs effets neurobiologiques et leur potentiel thérapeutique.

Méthodologie :
  • Il s’agit d’une revue narrative de la littérature scientifique existante sur les substances psychédéliques.
  • L’analyse est structurée pour couvrir plusieurs domaines clés : la chimie des composés, leurs propriétés pharmacocinétiques, les modèles animaux utilisés pour leur étude, leurs effets sur le cerveau à plusieurs niveaux (moléculaire, cellulaire, circuits et réseaux), et enfin leur potentiel thérapeutique.
  • L’article synthétise les résultats de recherches fondamentales et d’études cliniques pour présenter un état de l’art du domaine.
Résultats principaux :
  • Les psychédéliques sont classés chimiquement en trois catégories : les tryptamines (psilocybine, DMT), les ergolines (LSD) et les phénéthylamines (mescaline, 2C-B). Des composés atypiques comme le MDMA, la kétamine ou l’ibogaïne sont aussi abordés.
  • Le principal mécanisme d’action des psychédéliques classiques est l’activation des récepteurs sérotoninergiques 5-HT2A, ce qui est essentiel à leurs effets de modification de la conscience.
  • Au niveau cellulaire, les psychédéliques favorisent la plasticité neuronale. Il a été démontré que des composés comme la psilocybine, le LSD et le DMT augmentent la prolifération des branches dendritiques et la densité des épines dendritiques chez les rongeurs, des effets qui persistent longtemps après la disparition de la substance.
  • À l’échelle des réseaux cérébraux, la psilocybine réduit l’activité dans le réseau du mode par défaut, un ensemble de régions cérébrales actives au repos. Cette suppression pourrait être liée à l’expérience de dissolution de l’ego.
  • Les études cliniques modernes, bien que souvent de petite taille, montrent un potentiel thérapeutique significatif. La psilocybine a démontré son efficacité pour réduire l’anxiété et la dépression chez les patients atteints de cancer, ainsi que dans le traitement du trouble dépressif majeur. Le MDMA, associé à une psychothérapie, a montré des résultats très prometteurs pour le traitement du trouble de stress post-traumatique (TSPT).
Implications cliniques :

La recherche sur les psychédéliques se trouve à un tournant intéressant. D’un côté, il existe un optimisme et un enthousiasme considérables, motivés par des résultats positifs dans des études rigoureuses mais de petite taille sur les troubles de l’humeur et d’anxiété, ainsi que par des expériences préliminaires dans d’autres conditions. D’un autre côté, il faut reconnaître que les travaux à ce jour restent préliminaires et nécessitent une validation par des études robustes et multicentriques.

Pour l’avenir, une compréhension plus approfondie de la chimie et de la neurobiologie des psychédéliques facilitera leur utilisation et accélérera la découverte de nouveaux composés. Ces avancées permettront, espère-t-on, de réaliser l’immense potentiel de la pharmacologie psychédélique pour le traitement des troubles neuropsychiatriques.

La synthèse de cette publication académique peut présenter des erreurs. Envisagez de vérifier ses informations en consultant la publication complète.

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