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Psychédélique(s) étudié(s) : Ayahuasca, DMT, LSD, Psilocybine
Publiée le 12 novembre 2021
Type : Etude qualitative
Auteurs : Julia Bornemann, James B. Close, Meg J. Spriggs, Robin Carhart-Harris, Leor Roseman
Résumé :

Cette étude qualitative a été menée dans le cadre d’une initiative d’implication des patients et du public (PPI) pour préparer un futur essai clinique. Elle explore les expériences de 11 personnes souffrant de douleur chronique (fibromyalgie, maux de dos, traumatismes, etc.) qui ont pratiqué l’automédication avec des psychédéliques.

L’analyse thématique des entretiens révèle que l’usage de ces substances a entraîné une réduction substantielle de la douleur, tant pendant l’expérience qu’après. Deux mécanismes principaux ont été identifiés : le recadrage positif (passage du désespoir à l’acceptation et à l’espoir) et la présence somatique (reconnexion au corps). Les participants ont souvent combiné les psychédéliques avec d’autres pratiques comme la méditation ou le travail sur la respiration pour maximiser les bienfaits.

Objectif :

Comprendre comment les personnes souffrant de douleur chronique s’automédiquent avec des substances psychédéliques et identifier leurs protocoles et pratiques thérapeutiques, afin d’optimiser la conception d’un futur essai clinique contrôlé.

Méthodologie :

Il s’agit d’une étude qualitative basée sur des entretiens semi-structurés.

  • Participants : 11 individus recrutés via des forums en ligne et des réseaux de retraites, ayant une expérience vécue de la douleur chronique et de l’automédication psychédélique.
  • Collecte de données : Discussions vidéo de 60 minutes abordant l’historique de la douleur, l’usage des psychédéliques (substances, doses) et les effets ressentis.
  • Mesures : Utilisation rétrospective de l’échelle numérique d’évaluation de la douleur (NPRS) pour comparer la douleur avant, pendant et après l’expérience.
  • Analyse : Analyse thématique inductive pour identifier les tendances et les mécanismes sous-jacents.
Résultats principaux :
  • Réduction de la douleur : Les scores de douleur sont passés d’une moyenne de 7,25/10 (douleur sévère) avant la prise à 0,33/10 pendant l’expérience aiguë (analgésie quasi totale pour 9 participants), et à 2,73/10 dans les 48 heures suivantes.
  • Durée des effets : L’analgésie a duré en moyenne entre 3 et 7 jours, tandis que les changements psychologiques ont perduré plusieurs mois, voire indéfiniment pour certains.
  • Recadrage positif : Les participants ont rapporté une amélioration du bien-être mental, passant de la dépression et du catastrophisme à l’acceptation, l’augmentation de l’agentivité (sentiment de contrôle), l’espoir et la compassion envers soi-même.
  • Présence somatique : L’expérience a favorisé une “réincarnation” (embodiment), permettant de passer d’une dissociation douloureuse à une connexion saine avec le corps, parfois accompagnée de libérations physiques cathartiques.
  • Stratégies adjuvantes : L’utilisation combinée de techniques comme la pleine conscience, le travail respiratoire (breathwork), le mouvement (yoga) et l’expression artistique a été jugée essentielle au succès thérapeutique.
Implications cliniques :

Les protocoles des futurs essais cliniques sur la douleur chronique devraient intégrer une préparation adéquate axée sur la confiance et le lâcher-prise.

Il est recommandé d’inclure des modalités complémentaires axées sur le corps (mouvement, respiration) pendant les sessions de dosage et d’intégration pour favoriser la présence somatique et le recadrage positif, mécanismes clés de l’amélioration de la qualité de vie.

La synthèse de cette publication académique peut présenter des erreurs. Envisagez de vérifier ses informations en consultant la publication complète.

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