Cette étude qualitative explore les aspects éthiques liés à l’utilisation du toucher physique (soutien émotionnel, techniques somatiques ou actes cliniques) dans le cadre des thérapies assistées par psychédéliques (TAP). Étant donné que les participants sous l’influence de ces substances ont une capacité réduite à consentir et une suggestibilité accrue, le toucher thérapeutique présente des défis uniques.
Les chercheurs ont mené des entretiens semi-structurés avec 16 professionnels impliqués dans des essais cliniques. L’analyse révèle que le consentement au toucher ne doit pas être un événement ponctuel mais un processus continu, nécessitant des cadres flexibles, une alliance thérapeutique solide et une gestion rigoureuse des limites. L’étude souligne la nécessité de directives claires pour gérer les changements de préférences des patients pendant les sessions de dosage afin d’assurer leur sécurité.
Explorer les expériences et les perspectives des chercheurs concernant l’utilisation et le consentement au toucher thérapeutique dans les essais cliniques de thérapies assistées par psychédéliques.
- Conception : Étude qualitative utilisant une approche réaliste critique.
- Participants : 16 chercheurs (psychologues cliniciens, psychiatres, pharmacologues, neuroscientifiques) impliqués dans des essais cliniques sur la psilocybine, la MDMA ou le LSD en Australie, aux États-Unis et en Nouvelle-Zélande.
- Collecte de données : Entretiens semi-structurés de 45 à 78 minutes explorant les procédures de consentement et les dilemmes éthiques liés au toucher.
- Analyse : Analyse thématique réflexive pour identifier les thèmes principaux, conformément aux critères de rapport pour la recherche qualitative (COREQ).
- Cadres flexibles : Les chercheurs soulignent que le consentement écrit standard est insuffisant. Il est nécessaire d’établir des préférences détaillées (sortes de directives anticipées) durant la phase de préparation, bien que la nature imprévisible de l’expérience psychédélique rende difficile pour le patient d’anticiper ses besoins réels.
- Alliance thérapeutique : La confiance entre le thérapeute et le participant est jugée essentielle pour que le patient puisse exprimer ses limites, notamment en tenant compte de son historique personnel ou de ses traumatismes.
- Gestion des limites : Trois défis majeurs ont été identifiés : le risque de transgression des limites (un toucher consenti devenant intrusif sous l’effet du produit), le dilemme éthique de refuser un toucher demandé par le patient en détresse, et la gestion des dynamiques de pouvoir.
- Sécurité : L’importance d’avoir des mécanismes pour que les participants puissent discuter du toucher avec un chercheur “neutre”, extérieur au binôme de thérapeutes, a été mise en évidence.
Les protocoles d’essais cliniques devraient inclure une formation spécifique pour les thérapeutes sur la négociation du consentement et la gestion des limites, y compris la capacité à utiliser des alternatives au toucher (comme l’ancrage verbal ou l’imagerie).
Il est recommandé d’établir des protocoles clairs stipulant que le consentement ne peut être élargi pendant la phase aiguë de l’effet du produit, tout en garantissant le droit du participant de retirer son consentement à tout moment. Enfin, l’implication de tiers indépendants pour recueillir les retours des patients peut renforcer la sécurité éthique.
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