Cette revue systématique Cochrane évalue la thérapie assistée par psychédéliques (TAP) pour traiter l’anxiété, la dépression et la détresse existentielle chez les personnes atteintes de maladies potentiellement mortelles, comme le cancer. La TAP implique la prise de psychédéliques sous supervision thérapeutique.
La revue, incluant 6 études et 149 participants, a examiné les psychédéliques classiques (psilocybine, LSD) et le MDMA.
Les résultats suggèrent que la TAP avec des psychédéliques classiques (psilocybine, LSD) pourrait réduire les symptômes d’anxiété et de dépression. La détresse existentielle et la qualité de vie pourraient également être améliorées, mais les preuves sont mitigées et très incertaines.
Pour le MDMA, les données sont minimes et les résultats très incertains.
Aucun effet secondaire grave lié au traitement n’a été signalé. Les effets secondaires modérés (tels que nausée, anxiété, hypertension pour les classiques ; anxiété, bouche sèche pour le MDMA) se sont résorbés rapidement. La certitude des preuves est jugée faible à très faible, principalement en raison du risque élevé de biais (difficulté à maintenir l’insu) et de la petite taille des échantillons.
Évaluer les bénéfices et les risques de la thérapie assistée par psychédéliques par rapport à un placebo ou à des comparateurs actifs (par exemple, les antidépresseurs) pour le traitement de l’anxiété, de la dépression et de la détresse existentielle chez les personnes atteintes de maladies potentiellement mortelles.
- Une recherche a été effectuée dans CENTRAL, MEDLINE, Embase et deux registres d’essais jusqu’au 30 mars 2024, sans restriction de langue ou de date.
- Seuls les essais contrôlés randomisés (ECR) ont été inclus.
- L’intervention comprenait une expérience psychédélique induite par une substance, précédée de séances thérapeutiques préparatoires et suivie de séances d’intégration.
- Six études ont été incluses, randomisant 149 participants (140 analysés) atteints de maladies potentiellement mortelles.
- Les études se sont déroulées en ambulatoire aux États-Unis et en Suisse.
- Les interventions évaluées étaient les psychédéliques classiques (psilocybine, LSD) et le MDMA.
- Deux comparaisons principales ont été effectuées : psychédéliques classiques contre placebo et MDMA contre placebo.
- La certitude des preuves a été évaluée selon les critères GRADE.
- Psychédéliques classiques (Psilocybine, LSD) :
- Anxiété : Pourrait entraîner une réduction de l’anxiété (échelles STAI-Trait et STAI-State ; 5 études, 122 participants). Preuves de faible certitude.
- Dépression : Pourrait entraîner une réduction de la dépression (échelles BDI/HADS-D ; 5 études, 122 participants). Preuves de faible certitude.
- Détresse existentielle : Pourrait réduire la démoralisation, mais les preuves sont très incertaines (1 étude, 28 participants). Les résultats des autres mesures étaient mitigés.
- Qualité de vie : Deux études ont rapporté une amélioration, mais les preuves sont très incertaines.
- Spiritualité : Les participants ont qualifié l’expérience de spirituellement significative (2 études), mais les preuves sont très incertaines.
- MDMA :
- Anxiété : L’effet sur l’anxiété est très incertain (1 étude, 18 participants).
- Dépression : L’effet sur la dépression est très incertain (1 étude, 18 participants).
- Détresse existentielle : N’a pas été mesurée.
- Événements indésirables (Tous types) :
- Aucun événement indésirable grave lié au traitement (ni de grade 3/4) n’a été signalé.
- Psychédéliques classiques : Les événements légers à modérés comprenaient une pression artérielle élevée, des nausées, de l’anxiété, une détresse émotionnelle et des symptômes de type psychotique (par exemple, pseudo-hallucinations), qui se sont résorbés à la fin des effets de la drogue.
- MDMA : Les événements légers à modérés comprenaient l’anxiété, la bouche sèche, le serrement de la mâchoire et les maux de tête, qui se sont résorbés en une semaine maximum.
- Certitude des preuves :
- La certitude des preuves a été jugée faible à très faible, principalement en raison d’un risque élevé de biais (l’insu n’a pas pu être maintenu) et de l’imprécision (faible taille des échantillons).
Dans les pays ou régions où son usage est autorisé, la thérapie assistée par psychédéliques classiques (psilocybine, LSD) pourrait être une thérapie efficace pour traiter l’anxiété, la dépression et possiblement la détresse existentielle chez les personnes confrontées à une maladie potentiellement mortelle.
La thérapie assistée par psychédéliques semble être sûre lorsqu’elle est administrée dans un cadre médical, mais les preuves à ce sujet sont très incertaines.
Cependant, en raison de la certitude faible à très faible des preuves, ces résultats doivent être interprétés avec prudence et pourraient être modifiés par de futures recherches.
Le dépistage des facteurs de risque est primordial, car les études incluses n’ont pas recruté de personnes présentant des comorbidités (par exemple, hypertension non contrôlée, insuffisances d’organes) ou des personnes plus âgées.
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