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Psychédélique(s) étudié(s) : Ayahuasca, DMT, Ibogaïne, Kétamine, LSD, MDMA, Mescaline, Psilocybine
Publiée le 28 septembre 2025
Type : Revue systématique
Auteurs : Sabrina Correa da Costa, Nicholas L. Bormann, Tyler Oesterle, Michele T. McGinnis, Ming-Fen Ho, Sara A. Vettleson-Trutza, Teresa Rummans et Mark S. Gold
Résumé :

Les troubles de l’usage de substances (TUS) sont très répandus, touchant plus de 48,5 millions d’Américains. Les traitements disponibles restent insuffisants et de nombreux patients ne répondent pas aux interventions existantes. Bien que de nouvelles thérapies soient nécessaires, l’utilisation de psychédéliques pour traiter les TUS s’est révélée prometteuse.

Cette vue d’ensemble des revues systématiques résume les preuves existantes sur les hallucinogènes (psychédéliques sérotonergiques et kétamine) pour le traitement des TUS. Seize revues systématiques ont été incluses.

Bien que préliminaires, les preuves suggèrent que les psychédéliques sérotonergiques et non sérotonergiques pourraient offrir des avantages par rapport aux thérapies traditionnelles. Cependant, la recherche a fait face à des défis importants ; la prudence est justifiée en raison d’un risque élevé de biais et de limitations méthodologiques.

De plus, les risques associés ne sont pas négligeables. Pour l’instant, l’utilisation des psychédéliques pour les TUS reste expérimentale et les preuves sont insuffisantes pour soutenir leur usage en pratique clinique.

Objectif :

L’objectif de cette vue d’ensemble des revues systématiques est de résumer les preuves existantes concernant les hallucinogènes (psychédéliques sérotonergiques et kétamine) pour le traitement des troubles de l’usage de substances (TUS).

Elle vise à mettre en lumière les bénéfices potentiels de ces substances, tout en identifiant les lacunes, les principales limitations des études existantes, et les domaines prioritaires pour la recherche future.

Méthodologie :
  • Il s’agit d’une vue d’ensemble de revues systématiques.
  • Une recherche documentaire complète a été menée pour identifier les preuves pertinentes.
  • Les bases de données interrogées incluent Embase, MEDLINE, CENTRAL, CDSR, PsycInfo, Scopus, SCI-Expanded et ESCI.
  • La recherche couvrait la période de 1946 à 2024 et était limitée aux publications en langue anglaise.
  • Les critères d’inclusion se limitaient aux revues systématiques (avec ou sans méta-analyse). Les résumés de conférence ont été exclus.
  • Sur 468 études initialement examinées, 62 ont été évaluées pour l’éligibilité, et 16 revues systématiques ont été incluses au total.
Résultats principaux :
  • Seize revues systématiques ont été incluses : 10 portaient sur les psychédéliques sérotonergiques (LSD, psilocybine, MDMA, ayahuasca, etc.) et 6 sur la kétamine.
  • Psychédéliques sérotonergiques : Les preuves préliminaires suggèrent qu’ils sont prometteurs pour les TUS. Pour le trouble de l’usage d’alcool (TUA), le LSD a montré des réductions plus importantes des effets subjectifs induits par l’alcool que la psilocybine. Les résultats pour la psilocybine dans le TUA sont mitigés.
  • Pour le trouble de l’usage du tabac, une étude pilote sur la psilocybine a rapporté une abstinence de 80% à 26 semaines et de 67% à 52 semaines.
  • L’ibogaïne a montré des bénéfices à court terme (amélioration de l’humeur, réduction des envies) pour les TUS, mais des préoccupations significatives de cardiotoxicité et de mortalité ont été soulevées.
  • Kétamine : La thérapie combinant kétamine et psychothérapie a produit les taux d’abstinence les plus élevés (jusqu’à 70%) pour le TUA. Une revue a révélé que la kétamine était associée à l’abstinence, parfois jusqu’à deux ans après une seule perfusion. Des études ont également montré que la kétamine aidait à réduire la consommation de cocaïne.
  • Limites : Les auteurs soulignent que la prudence est de mise en raison d’un risque élevé de biais, de la petite taille des échantillons, de la difficulté à masquer les interventions (problèmes d’aveugle) et du manque de comparaison avec les traitements standards.
Implications cliniques :

Bien que préliminaires, les preuves suggèrent que les psychédéliques sérotonergiques et non sérotonergiques pourraient offrir des avantages par rapport aux thérapies traditionnelles pour les TUS.

Cependant, les auteurs soulignent que la prudence est de mise lors de l’interprétation des résultats, en raison du risque élevé de biais et des limitations méthodologiques des études actuelles. Les risques associés à ces substances ne sont pas négligeables.

Pour l’instant, l’utilisation des psychédéliques pour le traitement des TUS reste expérimentale. Les preuves existantes sont insuffisantes pour soutenir leur utilisation dans la pratique clinique courante.

Si les résultats préliminaires sont reproduits par des essais rigoureux, ces substances pourraient faire partie de la prochaine génération de traitements pour les TUS.

La synthèse de cette publication académique peut présenter des erreurs. Envisagez de vérifier ses informations en consultant la publication complète.

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