Une interdiction internationale des psychédéliques, initiée par la Convention des Nations Unies sur les substances psychotropes en 1971, a restreint l’utilisation clinique de ces anciennes substances psychoactives.
Pourtant, à une époque marquée par des préoccupations croissantes en matière de santé mentale et une épidémie grandissante de “morts de désespoir” (surmortalité et morbidité dues au suicide, aux overdoses et à l’alcoolisme), l’utilisation structurée des psychédéliques, qui fait depuis longtemps partie des expériences de guérison rituelle des sociétés humaines, regagne lentement en crédibilité dans la médecine occidentale pour son potentiel à traiter diverses affections mentales.
Nous utilisons une perspective historique pour examiner l’utilisation des thérapies psychédéliques au fil du temps, transposer les leçons anciennes à la pratique clinique et de recherche contemporaine, et interroger les questions pratiques et éthiques auxquelles les chercheurs doivent faire face avant qu’elles ne puissent entrer dans la médecine traditionnelle.
Compte tenu de la pandémie de COVID-19 et de ses contributions au fardeau mondial de la santé mentale, nous réfléchissons également à la manière dont la thérapie psychédélique pourrait servir d’outil médical au lendemain d’un traumatisme collectif.
Finalement, l’article soutient qu’une “renaissance psychédélique” ancrée dans les leçons de l’Antiquité peut potentiellement aider à orienter les systèmes de santé, et peut-être la société au sens large, vers des pratiques plus humaines, attentives aux causes sous-jacentes de la détresse et favorables à l’épanouissement humain.
Utiliser une perspective historique pour examiner l’utilisation des thérapies psychédéliques au fil du temps.
Transposer les leçons anciennes à la pratique clinique et de recherche contemporaine.
Interroger les questions pratiques et éthiques que les chercheurs doivent aborder avant que les psychédéliques puissent être intégrés dans la médecine traditionnelle.
Réfléchir à la manière dont la thérapie psychédélique pourrait servir d’outil médical au lendemain du traumatisme collectif de la pandémie de COVID-19.
- L’article est un commentaire (“Commentary”).
- Il utilise une approche historique pour analyser l’utilisation des psychédéliques.
- L’analyse s’appuie sur des découvertes archéologiques (ex: Bolivie, Scythes), des textes anciens (ex: Rigveda, mystères d’Éleusis) et des comptes rendus anthropologiques (ex: chamanisme amazonien, Native American Church).
- L’étude met en parallèle ces usages anciens avec la recherche clinique contemporaine (ex: essais sur la psilocybine, MDMA, kétamine) pour discuter de l’intégration future de ces thérapies.
- L’usage rituel de substances psychoactives est une “norme” historique de l’espèce humaine, répandue dans de nombreuses cultures anciennes (Amériques, Eurasie, Afrique).
- La suppression active de ces substances est un phénomène mondial récent, largement initié au XXe siècle.
- La réémergence de l’intérêt pour les psychédéliques coïncide avec une crise de santé mentale croissante (anxiété, dépression) et une épidémie de “morts de désespoir” (suicide, overdose, alcoolisme).
- La recherche clinique récente montre l’efficacité préliminaire de thérapies (MDMA, psilocybine, kétamine) pour la dépression, les troubles liés à l’usage de substances, le TSPT et l’anxiété chez les patients en fin de vie.
- Les leçons des pratiques anciennes (chamanisme) soulignent l’importance cruciale du contexte (set and setting) et du rôle du guide (guérisseur, thérapeute) pour l’efficacité thérapeutique, au-delà de la simple ingestion pharmacologique.
Il est crucial que la médecine occidentale s’inspire des savoirs autochtones, en préservant les éléments rituels : évaluation, préparation (set and setting), temps de traitement, dialogue et réintégration.
La thérapie psychédélique moderne doit être intégrée avec un soutien psychologique (“wraparound care”), plutôt que comme une simple “pilule”.
Les auteurs suggèrent des applications dans le traitement des addictions, les soins psychiatriques, les soins palliatifs, voire les établissements pour personnes âgées ou la réhabilitation d’anciens détenus.
Une “renaissance psychédélique” ancrée dans ces leçons pourrait aider les systèmes de santé à devenir plus humains et plus attentifs aux causes sous-jacentes de la détresse.
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