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Psychédélique(s) étudié(s) : Ibogaïne
Publiée le 13 octobre 2025
Type : Méthode
Auteurs : Francisco González Espejito, Laura Esteban Rodríguez, Eduardo J. Pedrero Pérez, Jonathan Dickinson, Maja Kohek, Rafael Guimaraes dos Santos, Jaime Hallak, Miguel Ángel Alcázar-Córcoles, Breanna Lee Morgan, José Carlos Bouso
Résumé :

L’ibogaïne, un alcaloïde dérivé de l’écorce de la racine de Tabernanthe iboga, est traditionnellement utilisée dans les rituels de guérison Bwiti et montre un potentiel pour le traitement de la dépendance aux opioïdes et de diverses affections neurologiques. Cependant, les outils psychométriques existants ne parviennent pas à capturer ses effets subjectifs distinctifs, notamment leur caractère onirique (semblable à un rêve).

Pour combler cette lacune, l’Échelle de l’Expérience Ibogaïne (IES) a été développée. Une version préliminaire a été administrée à 499 participants dans les 48 heures suivant leur traitement. Après une analyse statistique rigoureuse, une version finale de 70 items a été établie. L’IES se révèle être un instrument fiable et riche sur le plan phénoménologique pour quantifier les effets subjectifs de l’ibogaïne, soutenant ainsi la recherche et l’évaluation clinique.

Objectif :

Développer et valider psychométriquement une nouvelle échelle, l’Ibogaine Experience Scale (IES), spécifiquement conçue pour mesurer la phénoménologie distinctive et le caractère onirique des expériences induites par l’ibogaïne, afin de pallier les limites des instruments existants.

Méthodologie :
  • Création des items : Le développement de l’échelle s’est basé sur une étude qualitative antérieure qui avait identifié huit domaines expérientiels clés de l’expérience de l’ibogaïne. Une version préliminaire de 144 items a été créée.
  • Participants : 499 participants ayant reçu un traitement à l’ibogaïne pour des troubles liés à l’usage de substances ou pour des conditions neuropsychiatriques ont rempli le questionnaire sur un appareil mobile dans les 48 heures suivant l’expérience.
  • Analyse statistique : Un processus de réduction des items a été mené à l’aide d’analyses graphiques exploratoires et d’analyses parallèles. Une analyse factorielle semi-confirmatoire a été utilisée pour finaliser la structure de l’échelle.
  • Évaluation de la fiabilité : La consistance interne et la qualité factorielle ont été évaluées à l’aide de multiples indices statistiques (alpha de Cronbach, oméga de McDonald, indice H, etc.).
Résultats principaux :
  • La version finale de l’IES est une échelle de 70 items qui évalue sept dimensions principales de l’expérience de l’ibogaïne, expliquant 53,9% de la variance.
  • Les sept facteurs identifiés sont : 1) Visions narratives et symboliques, 2) Changements visuels, 3) Inconfort et défi, 4) Visions cosmiques/archétypales, 5) Introspection et transformation personnelle, 6) Hypersensibilité somatosensorielle et activation physiologique, et 7) Dissociation.
  • L’échelle a montré un excellent ajustement aux données et une très haute consistance interne pour l’ensemble des items ainsi que pour la plupart de ses sous-échelles.
  • Une sous-échelle “agent anti-dépendance” a été validée pour les personnes traitées pour un trouble de l’usage de substances, montrant une excellente consistance interne.
  • Des différences mineures liées au genre ont été observées : les femmes ont rapporté une plus grande hypersensibilité somatosensorielle, tandis que les hommes ont rapporté des effets anti-dépendance plus élevés.
Implications cliniques :

L’IES est le premier outil psychométrique validé spécifiquement pour mesurer les effets subjectifs uniques de l’ibogaïne, comblant ainsi une lacune importante dans la recherche sur les psychédéliques. Cet instrument permet de quantifier l’expérience onirique de l’ibogaïne, ce qui peut aider les chercheurs et les cliniciens à mieux comprendre les mécanismes de ses effets thérapeutiques. En essais cliniques, l’IES peut être utilisé pour identifier quelles facettes de l’expérience sont les plus corrélées aux résultats positifs, comme l’abstinence ou la réduction des symptômes dépressifs. Les auteurs prévoient de développer une version courte de l’échelle pour faciliter son utilisation dans des contextes cliniques où le temps est limité.

La synthèse de cette publication académique peut présenter des erreurs. Envisagez de vérifier ses informations en consultant la publication complète.

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