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Psychédélique(s) étudié(s) : LSD
Publiée le 10 octobre 2025
Type : Revue
Auteurs : Amel Bouloufa, Sarah Delcourte, Thomas Delannay, Renaud Rovera, Thorsten Laub, Lionel Mouledous, Ouria Dkhissi-Benyahya, Bruno P. Guiard, Nasser Haddjeri
Résumé :

Le trouble dépressif majeur (TDM) est l’une des affections psychiatriques les plus répandues. Cependant, une part importante des patients ne répond pas suffisamment aux antidépresseurs standards, basés sur l’hypothèse des monoamines. Pour les 30% de patients souffrant de dépression résistante au traitement (DRT), il est impératif de trouver des thérapies plus efficaces.

La recherche récente se concentre sur les médicaments psychédéliques, dont le LSD, qui affectent les systèmes sérotoninergiques et glutamatergiques. Ces substances ont montré leur capacité à induire des réponses antidépressives rapides et durables, potentiellement en favorisant la neuroplasticité et en réajustant la communication neuronale à long terme. Cette revue narrative examine les mécanismes neurobiologiques du LSD, évalue son potentiel en tant qu’agent antidépresseur et anxiolytique, et discute des questions de sécurité associées à son utilisation.

Objectif :

Offrir une vue d’ensemble complète des mécanismes neurobiologiques du LSD, évaluer son potentiel comme traitement antidépresseur et anxiolytique, et aborder les considérations de sécurité liées à son usage clinique, en synthétisant les perspectives précliniques, cliniques et réglementaires.

Méthodologie :

Il s’agit d’une revue narrative de la littérature. Les auteurs ont effectué des recherches dans les bases de données électroniques PubMed, Scopus et Web of Science en utilisant des mots-clés liés au LSD. Les études ont été sélectionnées en fonction de leur pertinence, de leur qualité et de leur contribution à la compréhension des lacunes, des thèmes centraux et des nouvelles tendances de la recherche, plutôt que sur la base de critères d’inclusion ou d’exclusion prédéfinis. Les données ont été rassemblées et organisées de manière thématique pour mettre en évidence les principaux arguments et les futures orientations de recherche.

Résultats principaux :
  • Mécanismes d’action : Le LSD agit comme un agoniste partiel puissant des récepteurs 5-HT2A, ce qui est central pour ses effets psychédéliques. Il module également les systèmes dopaminergiques (via les récepteurs D2/D4) et glutamatergiques, contribuant à ses effets complexes.
  • Neuroplasticité : Le LSD est un “psychoplastogène” puissant qui favorise la plasticité neuronale. Il stimule la libération du facteur neurotrophique dérivé du cerveau (BDNF), active les voies de signalisation mTOR et TrkB, et encourage la croissance des épines dendritiques et la synaptogenèse, en particulier dans le cortex préfrontal.
  • Connectivité cérébrale : La neuro-imagerie montre que le LSD diminue l’activité et la connectivité au sein du réseau du mode par défaut (DMN), un réseau cérébral souvent hyperactif dans la dépression. Il augmente également la connectivité globale entre les différentes régions du cerveau, ce qui pourrait permettre de briser les schémas de pensée rigides et négatifs.
  • Effets antidépresseurs et anxiolytiques : Des études précliniques sur des modèles animaux démontrent que le LSD produit des effets antidépresseurs et anxiolytiques rapides et durables. Les essais cliniques récents confirment ce potentiel, avec des réductions significatives des symptômes d’anxiété et de dépression après une ou deux administrations dans un cadre contrôlé.
Implications cliniques :

Le LSD représente une approche thérapeutique prometteuse pour les troubles de l’humeur, en particulier la dépression résistante, en induisant des réponses antidépressives rapides et durables grâce à la promotion de la neuroplasticité. La thérapie assistée par LSD, qui combine l’administration du médicament avec un soutien psychothérapeutique, est le modèle de traitement privilégié.

Bien que la toxicité physiologique du LSD soit faible, les risques psychologiques (anxiété, psychose) nécessitent une sélection rigoureuse des patients et un encadrement clinique strict pour garantir la sécurité. La recherche future se concentre sur la standardisation des protocoles, l’identification de biomarqueurs de réponse et le développement de dérivés non hallucinogènes pour optimiser le rapport bénéfice/risque.

La synthèse de cette publication académique peut présenter des erreurs. Envisagez de vérifier ses informations en consultant la publication complète.

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