Cette méta-analyse examine les effets aigus de la psilocybine sur les fonctions exécutives et l’attention. Bien que la psilocybine montre un potentiel pour traiter divers troubles neuropsychiatriques, ses impacts cognitifs immédiats sont mal compris. L’analyse révèle que, durant la phase aiguë, la psilocybine augmente significativement les temps de réaction (TR) de manière dose-dépendante, mais n’affecte pas la précision (ACC) de manière significative.
La sensibilité des tâches cognitives utilisées pour mesurer les fonctions exécutives modère les effets sur le temps de réaction, suggérant que les tâches qui évaluent des processus cognitifs plus généraux sont plus affectées. Les résultats soulignent l’importance de comprendre ces effets pour garantir une utilisation clinique et expérimentale sûre de la psilocybine.
L’étude vise à quantifier les effets aigus de la psilocybine sur les fonctions exécutives et l’attention. Elle cherche également à examiner comment des facteurs tels que le dosage, le moment de l’administration, le domaine cognitif spécifique et les caractéristiques des tâches modèrent ces effets.
- Type d’étude : Une revue systématique et une méta-analyse à plusieurs niveaux ont été menées.
- Sélection des études : Les chercheurs ont inclus des études empiriques évaluant les effets aigus de la psilocybine sur la mémoire de travail, le suivi des conflits, l’inhibition de la réponse, la flexibilité cognitive et l’attention.
- Analyse des données : Les tailles d’effet pour le temps de réaction (TR) et la précision (ACC) ont été calculées. Une analyse de modération a été effectuée pour évaluer l’influence du moment de l’évaluation (pic d’effets défini entre 90 et 180 minutes post-administration), du dosage, des catégories de fonctions cognitives et de la sensibilité des tâches.
- Évaluation des biais : Un risque de biais modéré à élevé a été identifié dans les études incluses, principalement en raison de problèmes liés aux procédures d’aveugle et à l’absence de pré-enregistrement des études. Un biais de publication a également été détecté pour les études sur le temps de réaction.
- Temps de réaction (TR) : La psilocybine augmente de manière significative et globale le temps de réaction lors des tâches cognitives (Hedges’ g = 1,13). Cet effet est dose-dépendant : des doses plus élevées entraînent un ralentissement plus important.
- Précision (ACC) : La psilocybine n’a pas d’effet global significatif sur la précision des réponses (Hedges’ g = -0,45).
- Modérateurs : La sensibilité de la tâche modère les effets sur le TR ; les tâches mesurant des fonctions cognitives plus générales montrent des effets plus importants. Ni le moment de la mesure (pendant ou après le pic d’effets), ni les sous-composantes spécifiques des fonctions exécutives n’ont modéré de manière significative les effets.
- Hétérogénéité : Une hétérogénéité inter-études significative a été observée pour le TR et l’ACC.
Les résultats de la méta-analyse soulignent la nécessité d’une supervision adéquate dans les contextes thérapeutiques et récréatifs où la psilocybine est utilisée. Bien que l’impact négatif sur la cognition soit très probablement transitoire, sa durée exacte reste incertaine. Il est donc crucial que les patients et les participants à des études évitent les situations potentiellement dangereuses, comme la conduite ou l’utilisation de machines lourdes, pendant les phases aiguës de l’effet de la psilocybine et dans les jours qui suivent.
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