Cette revue systématique analyse les essais pharmacologiques sur les effets neurocognitifs des psychédéliques chez des individus sains et des patients atteints de trouble de stress post-traumatique (TSPT) ou de trouble dépressif majeur (TDM).
Sur 856 articles identifiés, 43 ont été inclus, portant principalement sur la MDMA, le cannabis, le LSD, la psilocybine et le DMT/ayahuasca chez des sujets sains. Un seul article concernait la MDMA chez des patients atteints de TSPT, et aucune étude n’examinait les effets neurocognitifs des psychédéliques dans le TDM.
La plupart des études ont rapporté des effets neutres ou délétères sur la cognition pendant le pic d’action des substances. Cependant, les performances variaient considérablement selon le type de psychédélique, la dose et les tests utilisés.
Fournir une vue d’ensemble des essais pharmacologiques examinant les effets neurocognitifs (“cognition froide”) des psychédéliques chez des individus en bonne santé et chez des patients souffrant de TSPT ou de TDM.
- Structure : La revue a été menée en suivant les directives PRISMA (Preferred Reporting Items for Systematic Reviews).
- Source des données : Une recherche documentaire a été effectuée dans la base de données MEDLINE jusqu’en décembre 2022.
- Critères d’inclusion : Ont été incluses les études randomisées ou ouvertes sur l’homme, portant sur la MDMA, la psilocybine, la mescaline, le LSD, le DMT ou le cannabis. Les études devaient rapporter des résultats neurocognitifs non chargés émotionnellement (“cognition froide”), mesurés par des tests neuropsychologiques validés.
- Populations étudiées : Les participants étaient des adultes sains ou des adultes avec un diagnostic principal de TSPT ou de dépression.
- Processus de sélection : Sur 856 articles initialement identifiés, 43 ont été retenus pour l’analyse finale.
- MDMA : Les résultats sont mitigés. La MDMA a altéré la mémoire de travail (verbale et visuospatiale) pendant la phase d’intoxication aiguë, mais pas pendant la phase de sevrage. Elle a amélioré la vitesse psychomotrice à faibles doses (75 mg) et a montré des effets variables (amélioration ou détérioration) sur l’inhibition de la réponse.
- Cannabis : A montré une réduction globale des capacités neurocognitives. Des doses plus élevées ont été associées à une baisse de la fonction psychomotrice. La mémoire, l’attention, la vitesse de traitement et les fonctions exécutives ont été majoritairement altérées.
- LSD : Les effets semblent dépendre de la dose. De faibles doses (5-20 µg) ont amélioré l’attention, des doses modérées (50 µg) ont amélioré la mémoire et la fluidité verbale, tandis que des doses plus élevées (72-100 µg) ont entraîné une détérioration des fonctions exécutives et de la mémoire de travail.
- Psilocybine : A montré des effets variables, allant de neutres à délétères. Les fonctions psychomotrices (perception du temps, coordination, équilibre) ont été constamment altérées pendant le pic des effets. La mémoire de travail a été altérée, tandis que les résultats sur l’attention et les fonctions exécutives étaient peu concluants.
- Ayahuasca : Une seule étude a montré une détérioration de la mémoire de travail et des fonctions exécutives, mais une amélioration du temps de réaction (attention).
Étant donné que les psychédéliques sont en passe de devenir des traitements pour divers troubles psychiatriques, il est crucial d’évaluer rigoureusement leurs effets cognitifs aigus et à long terme.
Les études futures devraient inclure des mesures cognitives standardisées comme critère de sécurité et comme possible modificateur des résultats cliniques. Des recherches sur des populations plus diversifiées et avec des dosages variés sont nécessaires pour surmonter les limites actuelles.
La synthèse de cette publication académique peut présenter des erreurs. Envisagez de vérifier ses informations en consultant la publication complète.