Cette étude a utilisé l’imagerie multimodale (EEG-fMRI) pour examiner les effets de la N,N-Diméthyltryptamine (DMT) sur le cerveau de 20 volontaires sains, dans le cadre d’un protocole contrôlé par placebo. Les résultats révèlent une action globale des psychédéliques sur le cerveau, caractérisée par une hyperconnectivité, une organisation hiérarchique effondrée et une diminution de l’intégrité des réseaux neuronaux.
Ces changements, observés par IRMf, sont corrélés à une diminution de la puissance des ondes alpha et à une augmentation de l’entropie du signal (EEG). Les régions cérébrales les plus touchées sont celles qui présentent la plus forte densité de récepteurs sérotoninergiques 5-HT2A, qui sont également associées à des fonctions cognitives évoluées telles que le langage et le traitement sémantique.
Évaluer de manière approfondie les effets de la N,N-Diméthyltryptamine (DMT) administrée par voie intraveineuse sur la fonction cérébrale humaine en utilisant l’imagerie EEG-fMRI simultanée. L’étude visait à mieux comprendre les corrélats neuronaux de l’expérience consciente et à corréler directement les données électrophysiologiques (EEG) avec les signaux hémodynamiques (IRMf) sous l’effet d’un psychédélique.
- Type de protocole : L’étude a suivi un protocole en simple aveugle, contrôlé par placebo et contrebalancé, où chaque participant a reçu soit de la DMT, soit un placebo lors de deux sessions distinctes.
- Participants : 20 volontaires sains (7 femmes, âge moyen de 33,5 ans) ont participé à l’étude.
- Substance administrée : Une dose de 20 mg de DMT a été administrée par voie intraveineuse.
- Techniques d’imagerie : Les chercheurs ont utilisé une acquisition simultanée de données par électroencéphalographie (EEG) et imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf).
- Conditions de l’expérience : Les enregistrements ont été réalisés pendant que les participants étaient au repos, les yeux fermés.
- IRMf : La DMT a provoqué une augmentation significative de la connectivité fonctionnelle globale (GFC), une désintégration des réseaux neuronaux classiques (notamment le réseau du mode par défaut) et une diminution de la ségrégation entre les réseaux. On observe également une “compression” du gradient cortical principal, réduisant la différenciation entre les régions sensorielles et associatives.
- EEG : L’administration de DMT a entraîné une diminution généralisée de la puissance des ondes alpha, ainsi qu’une augmentation de la puissance des ondes delta et gamma. Une augmentation notable de la diversité ou complexité du signal cérébral a également été constatée.
- Corrélation EEG-fMRI : Les changements observés dans les mesures EEG (ex: diminution des ondes alpha, augmentation de la complexité du signal) étaient significativement corrélés aux changements des métriques IRMf (ex: augmentation de la connectivité globale), en particulier dans les régions cérébrales de haut niveau hiérarchique.
- Récepteurs 5-HT2A : Les effets de la DMT étaient plus prononcés dans les régions du cerveau présentant une forte densité de récepteurs 5-HT2A, ce qui suggère un lien de causalité between la stimulation de ces récepteurs et les altérations de la connectivité cérébrale observées.
Bien que l’étude se concentre sur les mécanismes neuronaux fondamentaux, ses résultats soutiennent l’idée que les psychédéliques agissent en “dysrégulant” l’activité des cortex associatifs de haut niveau. Cette action pourrait être liée à l’augmentation de la plasticité neuronale et comportementale observée avec ces substances.
Comprendre comment la DMT modifie l’organisation hiérarchique du cerveau ouvre des pistes pour explorer son potentiel thérapeutique, notamment dans le traitement de la dépression, en favorisant un style de cognition plus flexible et hyper-associatif.
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