L’usage de psychédéliques en contexte non-médical est en augmentation. Bien que les risques physiques soient faibles, ces substances présentent un profil de risque psychologique unique, particulièrement dans des environnements non contrôlés. Cette revue de la littérature examine les stratégies de réduction des risques et d’amélioration des bénéfices actuellement utilisées par les usagers de psychédéliques.
Les stratégies ont été classées en trois phases : avant, pendant et après l’expérience psychédélique (intégration). Les résultats montrent que les usagers emploient diverses stratégies, principalement avant et pendant la prise. La motivation, le contexte social et le dosage influencent les pratiques adoptées.
L’étude identifie un manque d’interventions formellement évaluées pour cette population et souligne les défis pour les campagnes de santé publique, tels que la faible confiance envers les sources gouvernementales.
Cette revue de la littérature visait à répondre à deux questions principales :
- Quelles pratiques de réduction des risques les usagers de psychédéliques emploient-ils, et quels facteurs influencent l’utilisation de ces pratiques ?
- Quelles interventions de réduction des risques ont été mises en place pour les personnes qui prennent des psychédéliques en contexte non-médical, et quels en sont les résultats ?
Il s’agit d’une revue systématique (scoping review) de la littérature.
- Une recherche a été menée dans les bases de données en ligne Psychinfo, Medline, CINAHL et Scopus.
- Vingt-sept articles ont été inclus, comprenant des études quantitatives, qualitatives et à méthodes mixtes qui exploraient les pratiques de réduction des risques ou les motivations de l’usage de psychédéliques en contexte non-médical.
Les stratégies de réduction des risques et d’amélioration des bénéfices ont été regroupées en trois phases :
- Avant l’expérience (Préparation) : C’est la phase la plus documentée. Les stratégies incluent la recherche d’informations (dosage, sécurité), la préparation mentale (“mindset” : intention, acceptation), la préparation de l’environnement physique et social (“setting”), et la sécurité (source de la substance, test de dépistage).
- Pendant l’expérience : La stratégie la plus courante est la présence d’un soutien émotionnel (amis, “trip sitter”). D’autres pratiques incluent l’utilisation de la musique et la modification de l’environnement (changer de pièce, aller dans la nature) pour gérer les états émotionnels difficiles.
- Après l’expérience (Intégration) : Moins fréquemment rapportées, ces stratégies incluent le fait de parler de l’expérience, de tenir un journal et de réfléchir aux apprentissages pour les intégrer dans la vie quotidienne.
- Les principaux facteurs influençant le choix des stratégies sont la motivation de l’usager (thérapeutique, hédoniste, développement personnel), le contexte social (seul, entre amis, en festival) et le dosage.
Cette revue souligne le besoin urgent de développer et d’évaluer des interventions de réduction des risques spécifiques aux usagers de psychédéliques. Les campagnes de santé publique devraient tenir compte des motivations variées des usagers et reconnaître l’importance des stratégies qui visent non seulement à réduire les risques, mais aussi à améliorer les bénéfices de l’expérience.
Étant donné la méfiance envers les sources officielles, les interventions menées par les pairs ou issues de sources académiques pourraient être mieux reçues. Les futures stratégies devraient insister sur l’importance de la préparation, du soutien pendant l’expérience et de l’intégration post-expérience.
La synthèse de cette publication académique peut présenter des erreurs. Envisagez de vérifier ses informations en consultant la publication complète.