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Psychédélique(s) étudié(s) : Ayahuasca, DMT, Kétamine, LSD, MDMA, Mescaline, Psilocybine
Publiée le 8 août 2025
Type : Etude qualitative
Auteurs : Haley D.M. Schuman, Sofia Barkova, Raèf Mina, Julie M. Deleemans, Tina Nguyen, Linda E. Carlson
Résumé :

Cette étude qualitative explore les perspectives des personnes vivant avec un cancer (PVAC) concernant la thérapie assistée par psychédéliques (TPA) pour faire face à leur souffrance psychosociale, notamment la détresse existentielle. À travers des entretiens semi-structurés avec 15 participants, quatre thèmes principaux ont été identifiés.

Ces thèmes incluent “l’optimisme prudent” des patients et leurs attitudes spécifiques envers les différentes substances ; l’influence du stigmate social et du soutien de l’entourage ; les barrières structurelles majeures comme le coût et la légalité ; et la manière dont les besoins non comblés par les soins conventionnels, en particulier face à la souffrance existentielle, motivent l’intérêt pour la TPA. Les participants perçoivent la TPA comme un complément potentiel capable d’aborder la souffrance au-delà de la simple gestion des symptômes, mais leurs inquiétudes concernant la sécurité, l’accès et le stigmate soulignent la nécessité de stratégies d’implémentation centrées sur le patient et axées sur l’équité.

Objectif :

Explorer les attitudes, les croyances et les perceptions des personnes vivant avec un cancer (PVAC) concernant la thérapie assistée par psychédéliques (TPA) en tant que nouvelle approche pour traiter la souffrance psychosociale et la détresse existentielle liées à leur maladie.

Méthodologie :
  • Type d’étude : Étude qualitative.
  • Population : 15 participants canadiens ayant ou ayant eu un diagnostic de cancer, à différents stades de la maladie.
  • Collecte des données : Des entretiens individuels semi-structurés d’une durée de 50 à 90 minutes ont été menés virtuellement.
  • Analyse : Une analyse thématique réflexive, éclairée par les concepts de la Théorie du Comportement Planifié, a été utilisée pour analyser les transcriptions des entretiens et identifier les thèmes principaux.
Résultats principaux :
  • Optimisme prudent et préférences de substances : Les participants montrent un mélange d’espoir et de prudence. La psilocybine est souvent perçue plus favorablement car jugée plus “naturelle” et sûre, tandis que le LSD et la MDMA sont associés à davantage de stigmates liés à un usage récréatif.
  • Influences sociales et culturelles : Les attitudes des patients sont fortement façonnées par l’héritage de la “guerre contre la drogue”, la peur du jugement de la part de leur famille ou des professionnels de santé, les récits médiatiques, et l’importance cruciale du soutien de leur entourage.
  • Barrières structurelles et systémiques : Les obstacles à l’accès à la TPA sont perçus comme majeurs. Ils incluent le coût potentiellement prohibitif, le flou juridique, le manque de connaissances des oncologues et l’absence de parcours de soins clairs.
  • Besoins psychosociaux non comblés : L’intérêt pour la TPA est principalement motivé par les limites des soins conventionnels, qui peinent à adresser la souffrance existentielle, la peur de la mort, et le sentiment “d’abandon” que ressentent de nombreux patients après la fin de leurs traitements actifs. La TPA est envisagée comme une approche pouvant traiter l’expérience humaine de la maladie dans sa globalité.
Implications cliniques :

La TPA est perçue par les patients comme une option prometteuse pour combler un vide important dans les soins oncologiques, en particulier pour la gestion de la détresse existentielle et spirituelle.

Pour une intégration réussie et éthique de la TPA en cancérologie, il est essentiel de lever les barrières structurelles (coût, accès, légalité) et de lutter contre la stigmatisation.

La formation des professionnels de santé est une priorité pour leur permettre de discuter ouvertement de la TPA, de déconstruire les préjugés et d’intégrer cette approche dans un modèle de soins holistique et centré sur le patient.

Toute stratégie d’implémentation doit être conçue en collaboration avec les patients, être culturellement adaptée et viser à réduire les inégalités d’accès aux soins.

La synthèse de cette publication académique peut présenter des erreurs. Envisagez de vérifier ses informations en consultant la publication complète.

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