Cet article de perspective avance l’hypothèse que le microdosage de psychédéliques pourrait être une stratégie thérapeutique pour traiter les symptômes négatifs et cognitifs de la schizophrénie. Les auteurs fondent leur argumentation sur “l’hypothèse synaptique” de la maladie, qui relie ces symptômes résistants au traitement à une réduction de la densité des synapses dans le cortex préfrontal, causée en partie par un élagage synaptique excessif par les cellules microgliales.
Étant donné que de solides preuves précliniques démontrent la capacité des psychédéliques à promouvoir la neuroplasticité et la formation de nouvelles synapses (synaptogenèse), l’article suggère qu’ils pourraient contrecarrer cette perte synaptique. Pour minimiser le risque d’induire une psychose, les auteurs préconisent de commencer par des études cliniques rigoureuses utilisant des microdoses chez une population de patients soigneusement sélectionnée, atteinte de schizophrénie déficitaire.
Proposer et justifier une nouvelle hypothèse de recherche : l’utilisation de microdoses de psychédéliques comme traitement potentiel pour les symptômes négatifs et cognitifs de la schizophrénie, en se basant sur leur capacité à restaurer la densité synaptique qui est déficitaire dans cette maladie.
Il s’agit d’un article de perspective qui construit une argumentation en synthétisant des données issues de plusieurs domaines de la recherche :
- Neurobiologie de la schizophrénie : Intégration des découvertes sur l’hypothèse synaptique, la perte de volume cortical, le rôle de la génétique (gène C4) et l’inflammation (microglie).
- Pharmacologie des psychédéliques : Examen des preuves précliniques (in vitro et sur modèles animaux) démontrant les effets pro-neuroplastiques et synaptogènes de substances comme le LSD et la psilocybine.
- Recherche clinique historique : Référence à d’anciennes études cliniques suggérant des améliorations des symptômes négatifs chez des patients schizophrènes traités avec de faibles doses de psychédéliques.
- L’hypothèse synaptique de la schizophrénie : Les symptômes négatifs et cognitifs de la schizophrénie, qui sont les plus invalidants et résistants aux traitements, sont fortement associés à une perte de matière grise et à une réduction prouvée de la densité des synapses dans le cortex préfrontal (CPF). Ce phénomène serait en partie dû à un “élagage synaptique” excessif par des cellules immunitaires cérébrales suractivées (la microglie).
- Les psychédéliques comme “psychoplastogènes” : Des études précliniques robustes ont montré que les psychédéliques (LSD, psilocybine) favorisent activement la neuroplasticité. Ils stimulent la croissance des dendrites et la formation de nouvelles connexions synaptiques (synaptogenèse).
- La proposition thérapeutique : Les auteurs postulent que les propriétés synaptogènes des psychédéliques pourraient directement s’opposer à la perte synaptique observée dans la schizophrénie. En restaurant la densité des synapses dans le CPF, ces substances pourraient théoriquement améliorer les symptômes négatifs et cognitifs.
- Les effets anti-inflammatoires : Les psychédéliques possèdent également des propriétés anti-inflammatoires qui pourraient aider à réguler la suractivité de la microglie, agissant ainsi sur l’une des causes de l’élagage synaptique excessif.
Cet article fournit une justification biologique pour explorer prudemment l’usage des psychédéliques dans le traitement de la schizophrénie, un domaine de recherche historiquement considéré comme tabou en raison des risques psychotiques.
Pour garantir la sécurité, les auteurs recommandent une approche progressive et rigoureuse pour les futurs essais cliniques :
- Commencer par le microdosage : Utiliser des doses très faibles, non hallucinogènes, pour évaluer la sécurité et l’efficacité sur la neuroplasticité sans risquer d’exacerber les symptômes positifs.
- Cibler une population spécifique : Se concentrer sur les patients atteints de “schizophrénie déficitaire” (caractérisée par des symptômes négatifs primaires et stables) plutôt que sur des patients en phase aiguë de psychose.
- Poursuivre le traitement antipsychotique : L’administration de psychédéliques se ferait en complément du traitement antipsychotique en cours.
Si ces premières études s’avéraient concluantes, des recherches avec des doses plus élevées pourraient être envisagées pour développer un traitement ciblant les mécanismes biologiques des symptômes les plus invalidants de la schizophrénie.
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