Cette étude examine l’impact de la consommation de substances psychoactives pendant une exposition à un traumatisme aigu et potentiellement mortel. Elle se base sur les expériences des survivants de l’attaque terroriste du 7 octobre 2023 au festival de musique Nova en Israël, où de nombreux participants étaient sous l’influence de diverses substances au moment de l’attaque.
L’analyse porte sur 772 survivants et compare les résultats psychologiques à court terme (détresse, symptômes de TSPT, qualité du sommeil, interactions sociales) entre quatre groupes : ceux n’ayant consommé aucune substance, ceux sous MDMA, ceux sous hallucinogènes (psilocybine ou LSD) et ceux sous cannabis et/ou alcool. Les résultats suggèrent un effet potentiellement protecteur de la MDMA et un effet délétère du cannabis et de l’alcool.
Évaluer l’effet de l’exposition à des substances psychoactives pendant un événement traumatique (péri-traumatique) sur les symptômes psychologiques et les comportements sociaux à court terme chez les survivants de l’attaque du festival Nova.
- Population : Une cohorte de 772 survivants de l’attaque du festival Nova, recrutée via un questionnaire en ligne.
- Groupes d’étude : L’analyse s’est concentrée sur les participants ayant consommé une seule substance pour isoler les effets : MDMA (99 personnes), hallucinogènes (psilocybine ou LSD, 84 personnes), cannabis/alcool (68 personnes), et un groupe témoin sans consommation de substance (216 personnes).
- Collecte des données : Les données ont été recueillies via des questionnaires auto-rapportés jusqu’en février 2024.
- Mesures d’évaluation : Les principaux critères étaient le score sur l’échelle PCL-5 pour le trouble de stress post-traumatique (TSPT) et le score sur l’échelle K6 pour la détresse psychologique. Des mesures secondaires sur les interactions sociales, la qualité du sommeil et la perception de l’aide apportée par la substance ont également été évaluées.
- Détresse psychologique : Le groupe MDMA a rapporté des niveaux de détresse psychologique significativement plus faibles que le groupe sans substance. À l’inverse, le groupe cannabis/alcool a rapporté une détresse significativement plus élevée.
- Symptômes de TSPT : Le groupe cannabis/alcool a présenté des scores de symptômes de TSPT significativement plus élevés que le groupe sans substance. Cependant, tous les groupes ont obtenu des scores moyens dépassant le seuil clinique.
- Sommeil et socialisation : Le groupe MDMA a rapporté une meilleure qualité de sommeil et des niveaux d’interactions sociales plus élevés après le traumatisme, comparativement au groupe sans substance. Le groupe cannabis/alcool a rapporté une moins bonne qualité de sommeil.
- Perception de l’aide : Les participants des groupes MDMA et hallucinogènes ont estimé que la substance consommée avait été plus “aidante” pendant l’événement traumatique que ceux du groupe cannabis/alcool.
L’exposition à la MDMA pendant un traumatisme aigu semble être associée à une réduction de la détresse psychologique et à des comportements sociaux plus adaptatifs (socialisation accrue, meilleur sommeil) dans la période post-traumatique immédiate. Ces effets pourraient jouer un rôle protecteur et favoriser la récupération psychologique.
À l’inverse, la consommation de cannabis et/ou d’alcool pendant le traumatisme est associée à de moins bons résultats cliniques, notamment une détresse plus forte, plus de symptômes de TSPT et un sommeil de moins bonne qualité.
Ces découvertes, issues d’une situation tragique et unique, offrent un nouvel éclairage sur l’interaction entre les substances psychoactives et le traitement des traumatismes, avec des implications importantes pour la prise en charge des survivants.
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