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Psychédélique(s) étudié(s) : Psilocybine
Publiée le 15 septembre 2025
Type : Revue
Auteurs : Sonia Sonda, Diana Pendin, Stefano Comai, Sara De Martin, Paolo Manfredi, Andrea Mattarei
Résumé :

La psilocybine, un psychédélique sérotoninergique, suscite un intérêt croissant pour ses effets thérapeutiques rapides et durables dans le traitement de la dépression et d’autres troubles neuropsychiatriques difficiles à traiter, probablement grâce à sa capacité à améliorer la plasticité neuronale.

Bien que ses effets neuroplastiques soient classiquement attribués à l’activation du récepteur sérotoninergique 2A (5-HT2A), des preuves émergentes révèlent un profil pharmacologique plus complexe. Ce profil inclut de multiples sous-types de récepteurs de la sérotonine ainsi que des cibles non sérotoninergiques, comme le récepteur TrkB. Cette revue offre un cadre actualisé pour comprendre les effets durables de la psilocybine et guider le développement de futurs médicaments neuroplastogènes plus spécifiques et sûrs.

Objectif :

Intégrer les découvertes actuelles sur les multiples interactions moléculaires de la psilocine (le métabolite actif de la psilocybine) afin de proposer une compréhension affinée de ses mécanismes d’action. L’étude met l’accent sur la sélectivité des récepteurs, l’agonisme biaisé, la localisation intracellulaire des récepteurs et les cibles alternatives pour expliquer les effets neuroplastiques durables de la substance.

Méthodologie :
  • Il s’agit d’une revue de la littérature scientifique qui synthétise les résultats d’études précliniques et cliniques sur la psilocybine.
  • L’analyse se concentre sur la pharmacologie moléculaire de la psilocine, en examinant les mécanismes allant au-delà de la simple activation du récepteur 5-HT2A.
  • L’étude évalue de manière critique les données concernant l’implication de différents récepteurs, les voies de signalisation intracellulaires et les cibles non sérotoninergiques comme le récepteur TrkB.
Résultats principaux :
  • Le récepteur 5-HT2A reste un acteur central des effets de la psilocine, mais son rôle est plus nuancé qu’on ne le pensait ; son activation dans des types de neurones spécifiques du cortex préfrontal semble essentielle.
  • Agonisme biaisé : La psilocine peut activer le récepteur 5-HT2A de différentes manières, favorisant soit la voie Gq (associée aux hallucinations), soit la voie de la β-arrestine (potentiellement liée aux effets thérapeutiques). Cette sélectivité pourrait permettre de dissocier les effets psychédéliques des bénéfices neuroplastiques.
  • Récepteurs intracellulaires : La psilocine peut pénétrer dans les neurones et activer une population de récepteurs 5-HT2A situés à l’intérieur de la cellule (dans les endosomes, l’appareil de Golgi). Ce mécanisme de “biais de localisation” pourrait expliquer ses effets thérapeutiques prolongés, qui persistent bien après l’élimination de la substance de l’organisme.
  • Cibles alternatives : Des recherches, bien que débattues, suggèrent que la psilocine pourrait se lier directement au récepteur TrkB (le récepteur du BDNF), un régulateur clé de la neuroplasticité. Elle interagit également avec d’autres récepteurs sérotoninergiques (5-HT1A, 5-HT2C), bien que leur contribution à l’efficacité thérapeutique reste incertaine.
Implications cliniques :
  • Une meilleure compréhension des mécanismes moléculaires de la psilocine ouvre la voie à la conception de nouveaux médicaments (“neuroplastogènes”) capables de promouvoir la neuroplasticité avec une meilleure spécificité et moins d’effets secondaires hallucinogènes.
  • Le développement de molécules présentant un “agonisme biaisé” (privilégiant la voie de la β-arrestine) ou ciblant sélectivement les récepteurs intracellulaires représente une stratégie prometteuse pour de futurs traitements.
  • La confirmation d’une interaction directe avec le récepteur TrkB pourrait mener à des thérapies non hallucinogènes efficaces pour un large éventail de troubles neurologiques et psychiatriques.
  • La sécurité à long terme de la psilocybine, notamment en microdosage, doit être évaluée plus en détail, en particulier concernant son interaction potentielle avec le récepteur 5-HT2B, associé à des risques de valvulopathie cardiaque.

La synthèse de cette publication académique peut présenter des erreurs. Envisagez de vérifier ses informations en consultant la publication complète.

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