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Psychédélique(s) étudié(s) : Psilocybine
Publiée le 14 septembre 2025
Type : Revue systématique
Auteurs : Sami George Sabbah, Sophie Li, Sabrina Wong, Gia Han Le, Sebastian Badulescu, Colin Hawco, Joshua D. Rosenblat, Roger S. McIntyre
Résumé :

Les psychédéliques apparaissent comme des traitements prometteurs pour le trouble dépressif majeur (TDM) et la dépression résistante au traitement (DRT). L’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) est un outil puissant pour étudier les mécanismes neuronaux sous-jacents à la réponse thérapeutique. Cette revue systématique examine les études de neuroimagerie sur la psilocybine dans le TDM et la DRT, en se concentrant sur l’évolution temporelle des changements neuronaux après le traitement. Les changements observés à court terme (0-6 semaines) incluent une modularité réduite des réseaux et une intégration cérébrale globale accrue, ainsi qu’une modulation des circuits affectifs. Ces changements sont associés à une réduction des symptômes dépressifs. À plus long terme (3-6 mois), on observe une réorganisation durable des réseaux à grande échelle.

Objectif :

L’objectif principal de cette revue était de cartographier la dynamique temporelle des changements neuronaux (précoces versus tardifs ou durables) en lien avec les résultats du traitement par psilocybine pour la dépression. L’objectif secondaire était d’examiner ces associations dans le contexte des modèles théoriques existants sur l’action des psychédéliques.

Méthodologie :
  • Revue systématique de la littérature enregistrée sur PROSPERO, portant sur des études de neuroimagerie sur l’usage de la psilocybine chez des patients atteints de TDM ou de DRT.
  • Analyse de 11 études éligibles utilisant diverses modalités d’IRMf, telles que la connectivité fonctionnelle au repos, l’imagerie BOLD basée sur des tâches, l’amplitude des fluctuations à basse fréquence (ALFF) et la connectivité fonctionnelle dynamique.
  • Corrélation des résultats d’imagerie avec des échelles cliniques validées (BDI, QIDS, SHAPS) pour évaluer leur pertinence dans la prédiction de la réponse au traitement.
  • Stratification des changements neuronaux en deux phases : précoces (0-6 semaines post-traitement) et à long terme (3-6 mois).
Résultats principaux :
  • Changements précoces (0-6 semaines) : Immédiatement après le traitement, on observe une réduction de la modularité des réseaux cérébraux et une augmentation de l’intégration globale du cerveau. La connectivité entre le réseau du mode par défaut (DMN) et les réseaux exécutif/de saillance est accrue. L’activité de l’amygdale en réponse aux stimuli émotionnels est modifiée. Ces changements sont significativement associés à une amélioration de l’humeur et à une réduction de l’anhédonie.
  • Changements à long terme (3-6 mois) : Les effets se stabilisent avec une réorganisation durable des réseaux à grande échelle. On note une augmentation soutenue de la connectivité entre les cortex préfrontal et pariétal et le réseau de saillance, suggérant un renforcement du contrôle régulateur descendant. La réduction de la modularité des réseaux reste corrélée aux améliorations cliniques à long terme.
Implications cliniques :

Les résultats suggèrent que la psilocybine induit des changements neuroplastiques dynamiques et temporellement distincts, qui sont liés à l’amélioration clinique de la dépression. Cependant, la prudence est de mise car de nombreuses études réutilisent les mêmes ensembles de données et présentent un risque de biais. La généralisabilité des résultats est donc limitée. La recherche future doit impérativement utiliser des ensembles de données indépendants, des critères d’évaluation d’imagerie pré-enregistrés et des plans d’étude longitudinaux pour clarifier les mécanismes de la thérapie psychédélique.

La synthèse de cette publication académique peut présenter des erreurs. Envisagez de vérifier ses informations en consultant la publication complète.

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