Aller au contenu
Psychédélique(s) étudié(s) : Kétamine
Publiée le 27 août 2025
Type : Revue
Auteurs : Alexander Thomas, R. Andrew Chambers
Résumé :

L’intérêt pour la kétamine en tant que traitement novateur des troubles liés à l’usage de substances (TUS) s’est accru en raison de son action antagoniste sur les récepteurs NMDA du glutamate et des preuves montrant l’implication de ce neurotransmetteur dans la pathogenèse de la dépression et des addictions. Cette revue narrative présente les données cliniques, des années 1970 à 2025, sur l’efficacité de la kétamine pour traiter les TUS, en se concentrant sur les essais contrôlés randomisés en aveugle (ECRA). Des études de cohorte, des analyses secondaires et des études précliniques sont également examinées. À ce jour, neuf ECRA ont testé la kétamine pour la cocaïne, l’alcool, les opioïdes et la nicotine, suggérant une efficacité lorsqu’elle est combinée à une psychothérapie, et souvent lorsque les doses produisent des expériences mystiques ou psychédéliques. Cette revue souligne les preuves préliminaires prometteuses et la nécessité d’études plus rigoureuses pour définir le champ d’application, le dosage optimal et le rôle des psychothérapies associées.

Objectif :

Fournir une revue narrative actualisée des preuves cliniques soutenant l’utilisation de la kétamine pour le traitement des troubles liés à l’usage de substances, en mettant en évidence les données les plus robustes (essais contrôlés randomisés) et en identifiant les thèmes émergents pertinents pour la recherche neuroscientifique.

Méthodologie :
  • Revue narrative de la littérature scientifique jusqu’en juin 2025, basée sur des recherches dans les bases de données PubMed et Google Scholar.
  • Inclusion prioritaire des essais contrôlés randomisés en aveugle (ECRA) testant la kétamine comme intervention principale pour divers TUS (alcool, opioïdes, cocaïne, nicotine).
  • Complément de la revue par des études de cohorte, des études rétrospectives, des rapports de cas et des investigations précliniques pertinentes pour contextualiser les résultats des essais cliniques.
Résultats principaux :
  • La kétamine a fait l’objet de neuf essais contrôlés randomisés en aveugle pour les addictions à la cocaïne (3), à l’alcool (3), aux opioïdes (2) et à la nicotine (1).
  • Trouble de l’usage d’alcool : En association avec une psychothérapie (ex: Prévention de la Rechute basée sur la Pleine Conscience [PRPC], thérapie motivationnelle), la kétamine a montré une réduction des jours de consommation et une augmentation des jours d’abstinence.
  • Trouble de l’usage d’opioïdes : Des doses psychédéliques de kétamine, associées à une psychothérapie, ont permis d’améliorer significativement les taux d’abstinence à long terme (jusqu’à 2 ans). Des sessions répétées semblent plus efficaces qu’une session unique.
  • Trouble de l’usage de cocaïne : Une seule infusion de kétamine, combinée à une thérapie comportementale basée sur la pleine conscience, a augmenté l’abstinence, diminué le “craving” (envie irrépressible) et prolongé le temps avant la rechute.
  • Les expériences de type mystique ou psychédélique induites par la kétamine sont souvent corrélées à de meilleurs résultats thérapeutiques dans le traitement des addictions.
  • La kétamine semble agir en modulant les systèmes de glutamate, en favorisant la neuroplasticité (augmentation du BDNF), et potentiellement en perturbant la reconsolidation des souvenirs liés à la récompense de la drogue.
Implications cliniques :

La kétamine représente une nouvelle piste thérapeutique prometteuse pour divers troubles liés à l’usage de substances, y compris ceux qui sont souvent comorbides avec la dépression. Les données actuelles suggèrent une efficacité durable, dépassant de loin les effets aigus de la substance. Cependant, la recherche est encore trop préliminaire pour recommander son usage en pratique clinique courante pour les addictions. Des études supplémentaires sont nécessaires pour déterminer le dosage optimal, le rôle et le type de psychothérapie à associer, ainsi que le mode d’administration le plus sûr et le plus efficace (par exemple, intraveineux vs intranasal). L’encadrement par des professionnels formés dans un contexte clinique sécurisé est essentiel pour minimiser les risques.

La synthèse de cette publication académique peut présenter des erreurs. Envisagez de vérifier ses informations en consultant la publication complète.

Retour en haut
Rechercher