Malgré des superpositions neurophysiologiques et phénoménologiques entre les états psychédéliques et méditatifs, peu de données existent sur les associations entre l’exposition aux psychédéliques et la pratique de la méditation. Cette étude a évalué l’usage de psychédéliques classiques au cours de la vie, la dissolution de l’ego lors de l’expérience la plus intense, et l’exposition à la méditation dans un échantillon représentatif d’adultes américains (n=953). Les participants ayant une expérience de la méditation ont été invités à une enquête de suivi (n=536). Les résultats, ajustés pour plusieurs facteurs de confusion, montrent que l’exposition à la méditation est associée à l’usage de psychédéliques et à la dissolution de l’ego. Chez les méditants, une plus grande dissolution de l’ego est liée à une pratique plus fréquente. L’usage de psychédéliques et la dissolution de l’ego sont également associés à une motivation pour l’éveil spirituel et à moins de barrières perçues à la pratique, sans pour autant augmenter les effets indésirables liés à la méditation.
Examiner les associations entre l’usage de psychédéliques classiques au cours de la vie (et la dissolution de l’ego associée) et diverses variables liées à la méditation, telles que l’exposition à la pratique, la fréquence, les motivations, les bénéfices perçus et les effets indésirables.
- Réalisation d’une enquête en ligne auprès d’un échantillon représentatif de 953 adultes américains, stratifiés par âge, sexe et ethnie.
- Mise en place d’une enquête de suivi détaillée pour les 536 participants ayant déjà une expérience de la méditation.
- Évaluation de l’usage de psychédéliques classiques, de l’intensité de la dissolution de l’ego, et de multiples variables liées à la méditation (fréquence, motivation, barrières, etc.).
- Utilisation de modèles de régression linéaire et logistique pour analyser les associations, en contrôlant les potentiels facteurs de confusion.
- L’usage de psychédéliques au cours de la vie et l’intensité de la dissolution de l’ego sont associés à une probabilité plus élevée d’avoir déjà été exposé à la méditation.
- Chez les méditants, une plus grande dissolution de l’ego est liée à une fréquence de pratique de méditation plus élevée.
- L’usage de psychédéliques et la dissolution de l’ego sont associés à la motivation de “l’éveil spirituel” (enlightenment) pour la pratique de la méditation.
- Les personnes ayant consommé des psychédéliques ou ayant vécu une forte dissolution de l’ego rapportent moins de barrières perçues à la pratique de la méditation (ex: doutes sur les bénéfices, obstacles pragmatiques).
- La dissolution de l’ego est positivement associée au fait de trouver la méditation plus efficace.
- Aucune association n’a été trouvée entre l’usage de psychédéliques et une probabilité plus élevée de subir des effets indésirables liés à la méditation.
Les résultats suggèrent une potentielle synergie entre les psychédéliques et la méditation. L’expérience psychédélique, notamment la dissolution de l’ego, pourrait servir de point de référence pour orienter la pratique méditative et en augmenter l’efficacité perçue. De plus, l’absence d’augmentation des effets indésirables liés à la méditation chez les usagers de psychédéliques est un résultat rassurant, bien que des recherches supplémentaires soient nécessaires. Des essais contrôlés randomisés sont indispensables pour établir des liens de causalité et évaluer la sécurité d’une combinaison de ces deux approches.
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