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Psychédélique(s) étudié(s) : Ayahuasca, DMT, LSD, Mescaline, Psilocybine
Publiée le 10 décembre 2020
Type : Perspective
Auteurs : David B. Yaden, Roland R. Griffiths
Résumé :

Les psychédéliques classiques induisent des états de conscience modifiés que les individus interprètent souvent comme des expériences significatives. Plusieurs études sur l’homme montrent que, même en contrôlant statistiquement l’intensité globale des effets de la substance, certains effets subjectifs prédisent des résultats thérapeutiques et d’autres bénéfices. Les mécanismes neurobiologiques sous-jacents sont probablement nécessaires, mais pas suffisants, pour produire des effets bénéfiques complets et durables. Cette étude soutient que les effets subjectifs des psychédéliques sont indispensables à leurs bienfaits durables et qu’ils expliquent la majorité de ces bénéfices.

Objectif :

Démontrer que les effets subjectifs (l’expérience vécue par le patient) provoqués par des doses modérées à élevées de psychédéliques sont une condition nécessaire à l’obtention de leurs bénéfices thérapeutiques complets et durables.

Méthodologie :
  • L’étude est un article de perspective (Viewpoint) qui s’appuie sur une analyse et une synthèse de plusieurs études expérimentales antérieures.
  • Examen des données issues d’essais cliniques sur l’utilisation de la psilocybine pour la dépression, l’anxiété liée au cancer et l’arrêt du tabac.
  • Analyse des corrélations entre les expériences de type mystique, mesurées par le Questionnaire sur l’Expérience Mystique (MEQ), et les résultats thérapeutiques à long terme.
  • Proposition d’un test critique (une expérience de pensée) consistant à administrer un psychédélique à des individus sous anesthésie profonde pour vérifier si les effets thérapeutiques persistent en l’absence d’expérience consciente.
Résultats principaux :
  • Les expériences de type mystique, évaluées le jour de la session psychédélique, prédisent de manière significative le succès du traitement à long terme pour la dépression, l’anxiété et l’addiction au tabac.
  • Cette corrélation persiste même après avoir contrôlé statistiquement l’intensité globale des effets de la drogue, ce qui suggère que l’expérience mystique elle-même joue un rôle crucial.
  • Les participants qualifient fréquemment leurs expériences psychédéliques comme étant parmi les plus significatives de leur vie, ce qui peut catalyser des changements de comportement et de perception de soi.
  • En plus des expériences mystiques, les prises de conscience psychologiques (“insights”) pendant l’expérience sont également des médiateurs importants des résultats thérapeutiques positifs.
  • Les mécanismes neurobiologiques (comme la neuroplasticité) sont considérés comme nécessaires, mais insuffisants pour expliquer à eux seuls l’ampleur et la durabilité des effets bénéfiques observés chez l’homme.
Implications cliniques :

Les effets thérapeutiques des psychédéliques ne peuvent être dissociés de l’expérience subjective qu’ils provoquent. Cela suggère que les approches cliniques qui visent à éliminer les effets subjectifs (par exemple, en développant des “psychédéliques non-hallucinogènes”) pourraient ne pas atteindre la pleine efficacité thérapeutique observée dans les études actuelles. Le cadre thérapeutique doit donc viser à accompagner et à intégrer l’expérience vécue par le patient, car elle est le principal vecteur du changement.

La synthèse de cette publication académique peut présenter des erreurs. Envisagez de vérifier ses informations en consultant la publication complète.

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