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Psychédélique(s) étudié(s) : Psilocybine
Publiée le 30 août 2016
Type : Etude par questionnaire
Auteurs : Theresa M Carbonaro, Matthew P Bradstreet, Frederick S Barrett, Katherine A MacLean, Robert Jesse, Matthew W Johnson, Roland R Griffiths
Résumé :

Cette étude a interrogé 1993 personnes sur leur pire “bad trip” avec des champignons à psilocybine. 39% des participants ont classé cette expérience parmi les cinq plus difficiles de leur vie. Des comportements à risque ont été rapportés par 11% des sondés, incluant des agressions physiques (2,6%) ou le recours à une aide médicale (2,7%).

Sur le long terme, 7,6% ont cherché un traitement pour des symptômes psychologiques persistants. L’étude a identifié trois cas potentiels de déclenchement de psychose et trois tentatives de suicide. Paradoxalement, malgré ces difficultés, 84% des participants estiment avoir bénéficié de cette expérience. L’étude conclut que les risques sont extrêmement faibles lorsque la psilocybine est administrée dans un cadre contrôlé en laboratoire.

Objectif :

L’objectif de cette étude était de caractériser les expériences difficiles (“bad trips”) provoquées par la psilocybine et d’analyser leurs conséquences, qu’elles soient négatives ou positives, à court et long terme.

Méthodologie :
  • Une enquête en ligne a été menée auprès de 1993 individus ayant vécu une expérience difficile avec la psilocybine.
  • Les participants ont été recrutés via des sites internet spécialisés dans les psychédéliques (comme Erowid et Reddit) et des réseaux sociaux.
  • Le questionnaire portait sur leur pire “bad trip”, collectant des données sur la dose, le contexte (“set and setting”), la durée et les conséquences psychologiques et émotionnelles.
  • Des échelles standardisées, comme le Hallucinogen Rating Scale (HRS) et le Mystical Experience Questionnaire (MEQ30), ont été utilisées pour évaluer l’expérience.
Résultats principaux :
  • 39% des participants ont classé l’expérience parmi les cinq plus difficiles de leur vie.
  • 11% ont rapporté s’être mis en danger ou avoir mis autrui en danger physiquement.
  • Les facteurs augmentant les risques incluaient la dose, la durée de l’expérience, et l’absence de confort physique et de soutien social.
  • 2,7% des participants ont eu besoin d’une aide médicale et 7,6% ont consulté pour des symptômes psychologiques persistants (pour les expériences datant de plus d’un an).
  • Malgré les difficultés, 84% des personnes interrogées ont déclaré avoir bénéficié de l’expérience.
  • Le degré de difficulté de l’expérience était positivement corrélé à son sens personnel et spirituel, tandis que sa durée y était négativement corrélée.
Implications cliniques :

Cette enquête souligne les risques liés à la consommation de psilocybine dans des cadres non contrôlés. Les résultats montrent que les comportements dangereux et les problèmes psychologiques durables sont beaucoup plus fréquents que dans les études menées en laboratoire, où les participants sont sélectionnés, préparés et accompagnés.

Pour la pratique clinique, cela renforce l’importance capitale du contexte (“set and setting”), notamment le confort et le soutien social, pour garantir la sécurité. L’étude suggère que les interventions durant une expérience difficile devraient viser à en réduire la durée plutôt que l’intensité maximale, car c’est la durée qui est associée aux conséquences négatives à long terme.

La synthèse de cette publication académique peut présenter des erreurs. Envisagez de vérifier ses informations en consultant la publication complète.

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