Cet article de perspective explore les “états de conscience océaniques”, caractérisés par la dissolution de l’ego, un sentiment d’unité et d’intemporalité. En adoptant une approche interdisciplinaire, la neuroscience existentielle, l’auteur intègre des concepts issus de la psychanalyse, de l’existentialisme, de la neuroscience affective et de la recherche sur les psychédéliques. L’article soutient que ces états, qu’ils surviennent lors d’expériences créatives, mystiques ou psychédéliques, représentent une réorganisation flexible de la fonction cérébrale plutôt qu’une pathologie.
Des modèles neuroscientifiques comme la théorie REBUS et les études sur le Réseau du Mode par Défaut (RMD) appuient cette vision. L’auteur identifie la substance grise périaqueducale (PAG), une structure du mésencéphale, comme un carrefour neuronal clé reliant les états affectifs primaires à la conscience mystique. En conclusion, l’article propose de considérer les états océaniques comme des expériences limites chargées d’affect, qui remettent en question les notions fixes du soi et offrent des aperçus profonds sur la conscience, le sens et la transformation.
L’objectif de cet article est d’explorer les états de conscience océaniques à travers le prisme interdisciplinaire de la neuroscience existentielle. Il vise à recadrer ces états, souvent perçus de manière binaire comme relevant soit de la psychopathologie, soit de la transcendance. En intégrant les perspectives psychanalytiques, existentielles et neuroscientifiques, l’auteur cherche à offrir une compréhension plus nuancée de phénomènes tels que la dissolution de l’ego et l’unité mystique, en soulignant leur potentiel de connaissance et de transformation plutôt que de les classer simplement comme régressifs ou pathologiques.
Il s’agit d’un article de type “Perspective” qui effectue une synthèse théorique et une revue interdisciplinaire.
- Psychanalyse : L’auteur met en contraste les visions de Freud (le “sentiment océanique” comme régression infantile) et de Jung (comme une rencontre transformatrice avec l’inconscient collectif).
- Théorie de l’art : Utilisation des idées d’Anton Ehrenzweig sur le rôle de la dissolution des frontières de l’ego dans le processus créatif.
- Philosophie existentielle : Application des concepts de Sartre, Heidegger et Merleau-Ponty à l’expérience d’un soi en dissolution.
- Neurosciences : Analyse des études de neuro-imagerie sur les psychédéliques et la méditation, en se concentrant sur le Réseau du Mode par Défaut (RMD), le modèle REBUS, et le rôle de la substance grise périaqueducale (PAG).
Les principales conclusions de cette perspective théorique sont les suivantes :
- Les états océaniques ne sont pas nécessairement des régressions pathologiques, mais peuvent être des rencontres transformatrices avec l’inconscient, essentielles à la créativité et à la croissance personnelle.
- Les preuves neuroscientifiques, en particulier la réduction de l’activité du RMD lors d’expériences psychédéliques, soutiennent l’idée que la dissolution de l’ego est une réorganisation dynamique du cerveau, et non un dysfonctionnement.
- La substance grise périaqueducale (PAG), une structure du mésencéphale impliquée dans les émotions primaires, est identifiée comme un carrefour neuronal clé reliant les états affectifs fondamentaux aux expériences spirituelles et mystiques.
- La philosophie existentielle offre un cadre pour comprendre ces états comme des ruptures significatives de l’expérience quotidienne, révélant la nature construite du soi et pouvant mener à l’authenticité.
Les implications cliniques concernent principalement la psychothérapie, notamment la thérapie assistée par psychédéliques. Comprendre les états océaniques comme des expériences limites potentiellement transformatrices peut guider les approches thérapeutiques. Cela souligne l’importance du contexte et de l’intégration pour traiter ces états profonds.
Cette perspective suggère que les interventions comme la thérapie psychédélique, qui peuvent induire des sentiments océaniques, exploitent des processus fondamentaux de réorganisation du soi. Elle met en lumière la nécessité d’un “accompagnement existentiel” dans les cadres cliniques, pour aider les individus à naviguer dans ces expériences puissantes de dissolution de l’ego afin de favoriser la guérison et la croissance plutôt qu’une crise psychologique.
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