Cette étude préclinique examine les mécanismes neurobiologiques sous-jacents aux effets antidépresseurs de la psilocybine chez le porc, un modèle animal de grande taille. L’équipe a administré une dose unique de psilocybine (0,08 mg/kg) par voie intraveineuse à 24 porcs éveillés et analysé les changements dans les protéines clés du cerveau.
Les résultats montrent qu’un jour après l’injection, la psilocybine augmente significativement la densité de la protéine vésiculaire synaptique 2A (SV2A) dans l’hippocampe (+4,42%) tout en diminuant la densité des récepteurs 5-HT2A dans l’hippocampe et le cortex préfrontal (-15,21% à -50,19%). Sept jours après l’intervention, l’augmentation de la densité SV2A persiste dans l’hippocampe (+9,24%) et apparaît dans le cortex préfrontal (+6,10%), tandis que la densité des récepteurs 5-HT2A revient à la normale.
Déterminer si une dose psychédélique unique de psilocybine modifie la densité de la protéine vésiculaire synaptique 2A (SV2A) et des récepteurs 5-HT2A dans le cerveau de porc, afin de comprendre les mécanismes neurobiologiques des effets antidépresseurs potentiels.
- Modèle animal de grande taille : 24 porcs femelles éveillés (Yorkshire × Duroc × Landrace)
- Administration intraveineuse de psilocybine (0,08 mg/kg) ou solution saline
- Deux points temporels d’analyse : 1 jour et 7 jours post-injection (n=6 par groupe)
- Autoradiographie sur coupes d’hippocampe et de cortex préfrontal
- Marqueurs utilisés : [³H]UCB-J (SV2A), [³H]MDL100907 (antagoniste 5-HT2A), [³H]Cimbi-36 (agoniste 5-HT2A)
- Analyses statistiques avec tests de permutation et correction pour comparaisons multiples
- Augmentation persistante de la densité SV2A : +4,42% (hippocampe, 1 jour), +9,24% (hippocampe, 7 jours), +6,10% (cortex préfrontal, 7 jours)
- Diminution transitoire des récepteurs 5-HT2A à 1 jour : -29,60% (hippocampe), -15,21% à -50,19% (cortex préfrontal selon le radioligand)
- Normalisation complète de la densité 5-HT2A à 7 jours
- Différences significatives entre radioligands agonistes et antagonistes suggérant des changements fonctionnels spécifiques
- Niveaux plasmatiques de psilocine indétectables aux deux points temporels
Cette étude fournit la première preuve directe que la psilocybine induit des changements neuroplastiques persistants dans un modèle animal de grande taille.
L’augmentation durable de la densité synaptique (SV2A) dans des régions clés du traitement émotionnel pourrait expliquer les effets antidépresseurs prolongés observés cliniquement.
La régulation transitoire des récepteurs 5-HT2A suggère un mécanisme d’adaptation qui pourrait être nécessaire pour déclencher la synaptogenèse thérapeutique.
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