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Psychédélique(s) étudié(s) : MDMA, Psilocybine
Publiée le 17 juin 2025
Type : Méthode
Auteurs : Jennifer Swainson, Claudio N. Soares, Roger S. McIntyre, Gilmar Gutierrez, Atul Khullar, Jay Wang, Ron Shore
Résumé :

Cette recherche répond à un vide méthodologique critique dans l’évaluation des thérapies psychédéliques. Face à l’essor de la recherche psychédélique en psychiatrie, les auteurs identifient l’absence d’outils d’évaluation systématique des risques d’abus ou de mésusage.

S’inspirant de leur expérience avec la kétamine et le développement antérieur d’un questionnaire d’attrait et de craving (DLCQ), l’équipe propose le questionnaire LAPQ (Liability for Abuse of Psychedelics Questionnaire). Cet instrument intègre trois domaines d’évaluation : l’historique de consommation de substances, l’attrait et le craving pour la substance, et les modifications des habitudes de consommation post-exposition.

Le développement de cet outil s’inscrit dans une démarche d’amélioration de la rigueur scientifique des essais psychédéliques, particulièrement après les préoccupations soulevées lors du rejet récent de la demande d’approbation de la MDMA par la FDA.

Objectif :

Développer un cadre méthodologique et un questionnaire spécifiquement conçu pour évaluer les risques de mésusage, d’abus ou d’usage non médical des substances psychédéliques dans le contexte de la recherche clinique et de la pratique thérapeutique.

Méthodologie :
  • Analyse critique des questionnaires existants dans le domaine psychédélique pour identifier les lacunes en matière d’évaluation du risque d’abus
  • Adaptation et extension du questionnaire DLCQ (Drug Liking and Craving Questionnaire) précédemment développé pour la kétamine
  • Révision collaborative impliquant tous les co-auteurs pour identifier les écueils potentiels et améliorer l’applicabilité aux psychédéliques
  • Développement consensuel de la structure du questionnaire et révision du contenu
  • Création d’un framework en trois domaines utilisables à différents moments de l’étude
Résultats principaux :
  • Identification d’une lacune majeure dans les outils d’évaluation existants : seul l’inventaire suisse des effets secondaires psychédéliques aborde superficiellement cette question
  • Développement du LAPQ structuré en trois domaines complémentaires :
    • Domaine 1 : Collecte des antécédents de consommation de substances (stimulants, dépresseurs, psychédéliques/dissociatifs, opioïdes, cannabis)
    • Domaine 2 : Évaluation de l’attrait, du craving et du désir de réutilisation via des échelles visuelles analogiques
    • Domaine 3 : Suivi des modifications comportementales et des habitudes de consommation post-exposition
  • Intégration de considérations spécifiques aux psychédéliques : distinction entre désir d’usage récréatif versus thérapeutique
  • Reconnaissance que l’expérience psychédélique peut être plus universellement plaisante que celle de la kétamine
Implications cliniques :

Le LAPQ représente une avancée méthodologique essentielle pour la sécurisation des thérapies psychédéliques émergentes. En fournissant un cadre d’évaluation systématique des risques d’abus, cet outil permet aux cliniciens et chercheurs d’identifier précocement les patients à risque et d’adapter les stratégies de prise en charge.

L’intégration de données contextuelles sur les antécédents de consommation et le suivi post-traitement offre une approche holistique de la gestion des risques. Cette méthodologie pourrait contribuer à éviter les erreurs d’omission observées avec la kétamine et renforcer la crédibilité scientifique du domaine psychédélique.

L’outil pourrait également soutenir l’élaboration de stratégies de mitigation des risques personnalisées et faciliter l’intégration sécurisée des thérapies psychédéliques dans la pratique clinique standard.

La synthèse de cette publication académique peut présenter des erreurs. Envisagez de vérifier ses informations en consultant la publication complète.

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