Cette étude a utilisé une approche d’imagerie cérébrale multimodale à ultra-haut champ pour démontrer que l’administration de psilocybine (0,17 mg/kg) induit des altérations du glutamate dépendantes des régions, qui prédisent les distorsions dans l’expérience subjective de soi (dissolution de l’ego). Alors que des niveaux plus élevés de glutamate dans le cortex préfrontal médian étaient associés à une dissolution négative de l’ego, des niveaux plus faibles dans l’hippocampe étaient associés à une dissolution positive de l’ego. Ces résultats fournissent de nouvelles perspectives sur les mécanismes neurobiologiques sous-jacents de la psilocybine et de l’état psychédélique. Ils pourraient aussi fournir une base neurochimique pour les effets thérapeutiques observés dans les essais cliniques en cours.
Évaluer l’influence aiguë de la psilocybine sur les niveaux de glutamate dans des régions cérébrales clés, et évaluer l’association entre les niveaux de glutamate, la dissolution de l’ego et la connectivité fonctionnelle des réseaux cérébraux au repos.
- Étude randomisée, en double aveugle, contrôlée par placebo, avec groupes parallèles
- Administration de psilocybine (0,17 mg/kg) ou de placebo (p.o.) à 60 volontaires sains
- Imagerie par résonance magnétique (IRM) anatomique, spectroscopie par résonance magnétique du proton (MRS) et IRM fonctionnelle (IRMf) pendant le pic des effets subjectifs
- Évaluation de l’état subjectif par des questionnaires validés (5D-ASC, EDI)
- Dosage des taux sériques de psilocine
- Niveaux de glutamate plus élevés dans le cortex préfrontal médian et plus faibles dans l’hippocampe après la psilocybine, comparé au placebo
- Corrélations entre les changements de glutamate, les scores de dissolution de l’ego et la connectivité des réseaux
- Altération de la connectivité fonctionnelle au sein et entre les réseaux au repos sous psilocybine
- Augmentation des scores sur toutes les dimensions des échelles mesurant les états de conscience altérée
Ces résultats fournissent les premières preuves que la psilocybine altère sélectivement la neurochimie régionale d’une manière corrélée aux changements subjectifs profonds dans l’expérience de soi. Les associations différentielles entre le glutamate préfrontal/hippocampique et les dimensions négatives/positives de la dissolution de l’ego suggèrent des mécanismes neurobiologiques distincts sous-tendant les sous-composantes de cette expérience.
Les altérations du glutamate pourraient également fournir une base pour des effets neuroplastiques à plus long terme potentiellement liés aux bénéfices thérapeutiques. Cependant, les auteurs notent des limites comme l’incapacité à mesurer le GABA hippocampique, soulignant la nature préliminaire des résultats. Des recherches supplémentaires avec de plus grands échantillons et des évaluations de suivi à long terme sont nécessaires.
Néanmoins, cette étude démontre de manière intrigante comment une petite molécule psychoactive peut induire des expériences subjectives complexes par des altérations neurochimiques et fonctionnelles relativement ciblées. Une recherche clinique rigoureuse sur les psychédéliques pourrait continuer à élucider les bases biologiques de la conscience de soi.
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